Oui c'est un peu ça, et il y a tellement de paramètres à prendre en compte qui peuvent jouer... Et tous ne sont pas maîtrisables par l'aquariophile... on pense toujours à la composition de la pop, l'agencement du décor et après on sèche un peu, on parle des conditions de maintenance de façon globale sans trop savoir ce qui peut y avoir qui puisse réellement intervenir dans la réussite de la maintenance en groupe... Mais en cherchant, on peut aussi trouver :
-la température : elle joue sur le métabolisme, donc joue directement sur l'agressivité des poissons (quand l'eau est froide, leurs réactions sont moins vives) et joue aussi indirectement sur l'agressivité car les femelles vont facilement pondre à 27°c mais beaucoup moins à 22-23°c (chez moi c'est assez flagrant, je ne chauffe pas mes bacs, l'hiver l'eau est à 22°c et à partir de mai, l'eau prend minimum 3°c de plus et là j'ai des incub dans tous les sens) et comme l'agressivité des mâles est directement liée à la reproduction... Pour ça aussi que certains ont de la casse dans leurs bacs au printemps, lorsque la température remonte...
-le nourrissage : beaucoup nourrir et peu nourrir sont des notions très subjectives pour certains. Un faible nourrissage ralentit, voire stoppe la croissance, ralentit aussi le rythme des reproductions et donc fait baisser l'agressivité (et vice versa).
-la taille des poissons : liée au nourrissage (mais pas que, la génétique peut aussi jouer des tours), plus les poissons sont jeunes et grands (plus ils sont bien nourri), plus ils sont vigoureux et ont besoin de place. Un jeune zebroides de 5 cm n'aura pas les mêmes besoins d'espace 3 ans plus tard s'il est bien nourri, car à ce moment là, il fera environ 10 cm, donc tenir un groupe de zebroides à 5 cm dans 300l, ce n'est plus du tout la même histoire quand ils en font 10...
-l'âge des poissons : un mâle est au sommet de sa forme et à sa taille max entre 2 ans et 5 ans (dépend aussi du nourrissage), passé 5-6 ans, on a ce qu'on appelle des gros pépères qui ne se font violence que quand madame à la papille bien en choux-fleur. Et pour peu que madame ait le même âge que monsieur, elle se reproduit aussi de moins en moins souvent. L'agressivité varie donc aussi en fonction de l'âge...
-le caractère individuel des poissons : propre à chaque individu. Au sein d'une même espèce, tous les mâles n'ont pas le même caractère et ne sont pas tous aussi agressifs. C'est un paramètre totalement aléatoire qui ne peut être maitrisé par l'aquariophile et qui peut parfois à lui seul expliquer l'échec ou la réussite de la maintenance.
-Dans une moindre mesure mais non négligeable il y a aussi le rythme des changements d'eau (les changements d'eau stimulent la reproduction), la qualité de l'eau...
-le nombre de femelles : plus il y a de femelles, plus il y a de repro et plus il y a d'agressivité entre les mâles qui doivent se démener pour attirer la femelle et l'amener à les choisir eux.
-le décor : notion souvent abordée et perçue (à tort) comme le principal paramètre de réussite dans la maintenance en groupe, un décor qui permet aux mâles d'établir des territoires francs (c'est à dire la classique énorme muraille de chine qui prend les 3/4 de l'espace du bac), avec la grotte et le sable creusé, sont des facteurs qui augmentent l'agressivité, et comme les mâles ont besoin d'un certain rayon d'espace autour de leur trou, dans un faible volume, c'est un peu comme si ont rapprochait le champs magnétique de deux aimants qui vont essayer de se repousser. Et si les forces ne sont pas équilibrées, il y a un éliminé, ou bien un mâle qui va vivre sa vie en réfugié dans un trou en hauteur... Personnellement, je n'aime pas cette solution, dans le lac aucun poisson ne vit sa vie en réfugié, les mâles ont soit un territoire qu'ils parviennent à défendre, soit ils n'en ont pas et vivent leur vie tranquillement plus en pleine eau et se baladent jusqu'à trouver un endroit où ils peuvent faire leur trou. Le décor façon muraille de Chine a cet avantage que les dominés peuvent trouver une cachette (mais pas toujours), mais ils sont alors contraints de vivre cachés sous peine de se prendre des coups.
Le décor minimaliste, lui ne permet pas aux mâles d'établir de vrais territoires et de ce fait n'ont pas vraiment besoin d'en défendre. L'agressivité y est donc moindre, les mâles parviennent quand même à se colorer... Mais en contre partie, si l'un d'entre eux devient particulièrement dominant et agressif, les endroits pour se cacher sont moins nombreux, voire inexistants. On peut palier à ce problème en mettant des tubes de PVC en hauteur... Mais qu'est-ce que c'est moche!
Donc voilà, pour moi aucune de ces deux solutions n'est satisfaisante et c'est pourquoi je préfère envisager le groupe avec un vrai décor, plus à plat mais pas minimaliste, mais à partir de 800-900l, car il n'y a qu'à partir de ces volumes que les espaces sont suffisants pour que les mbunas y vivent de façon à peu près normale.