Maylandia estherae Minos Reef
- lionel
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suite, mais pas finlionel a écrit :Réponse à KONINGS, A. : Maylandia ou Metriaclima… encore. Revue française des Cichlidophiles N°250, Juin - 7-13
par Monsieur le Professeur Jacques Géry.
Récemment, Konings (2005) a tenté de démontrer, en se fondant sur des citations du Code et de la littérature récente, que le nom Maylandia, qui désigne depuis 1984 un sous-genre de Mbunas (famille des Cichlidae) du Lac Malawi, était indisponible, en dépit des arguments de Condé & Géry (1999). Quelques-unes de ces citations sont reproduites ci-après (entre guillemets), accompagnées de commentaires qui montrent qu'elles sont biaisées parfois inventées et scientifiquement inacceptables. En conséquence la disponibilité de Maylandia est maintenue, sa description originale étant conforme en tous points aux dispositions du Cade International de la Nomenclature zoologique.
Commentaires sur les citations de Konings
(1) « Ces règles, le Code International de Nomenclature Zoologique, ou en abrégé, le Code, ont été établies en 1962 et elles s'appliquent aux descriptions publiées après le premier janvier 1930 »
Commentaires :en réalité, le Code actuel est fondé sur des améliorations successives du premier code de la British Association for the Advancement of Science (dit le Code Strickland de 1842), puis des International Rules of Zoological Nomenclature adoptées par le 5é Congrés de Zoologie de Berlin en 1901, qui avait déjà 41 articles, suivis d'un grand nombre d'Opinions de la Comission Internationale, avec 4 changements importants jusqu'à l'édition du Code à laquelle il est fait allusion par Konings sous le nom de « première édition du Code ». Celle-ci est officiellement datée de 1961 et non de 1962 ; elle a été suivie de 3 éditions, respectivement en 1964, en février 1985 (très augmentée) et la dernière il y a dix ans. Toutes ces éditions considèrent que la nomenclature a pour point de départ le premier janvier 1758 (début de la nomenclature binominale instaurée par Linné dans sa 10e édition du Règne Animal) et non pas, bien entendu, le premier janvier 1930. I1 est aberrant d'affirmer que "tout ce qui a été décrit avant cette date n'est pas soumis à ces règles". 1930 est la date limite qui concerne la date à partir de laquelle les taxa fondés sur le travail des animaux actuels n'entrent plus dans la nomenclature, une catégorie mineure par rapport à l'ensemble du code, mais la décision importante concernant cette date a été prise au Congrès de Budapest de 1927 qui a décrété que, après le 31 décembre 1930, un taxon nouveau devait être défini par un ensemble de caractères le distinguant des taxa voisins, et que pour tout genre nouveau une espèce-type devait être désignée. Ces deux provisions concernent tout particulièrement la présente discussion.
(2) « Au moment de la publication, la version actuelle du Code doit être appliquée, mais si la validité d'une description est contestée beaucoup plus tard, nous devons aussi prendre en considération les règles qui sont en vigueur à ce moment ultérieur ». Commentaires: il s'agit d'une pure invention, qui ne figure nulle part dans le Code, étant en contradiction avec la règle fondamentale de la stabilité de la Nomenclature. Le Code se borne à rappeler que sa validité démarre le jour indiqué par
l’imprimeur pour l'édition définitive en question, et qu'on ne doit tenir aucun compte des conclusions provisoires (généralement issues des discussions du Congrès précédent et communiquées sur demande sous forme photocopiée). Dans le cas de Maylandia, la description originale est datée du 20 mars 1984 et réputée dater au plus tard du dernier jour de 1984. La troisième édition du Code étant datée de février 1985, la seule référence valable est donc la deuxième édition du Code, réputée de janvier i964. Condé & Géry sont bien entendu dans l'erreur quand ils invoquent l'article 13c qui n'existait pas en 1964.
(3) Quant à l'article 13a du Code, il est cité de façon biaisée, et ceci est incompréhensible puisque tout un chacun peut se reporter au texte officiel. Selon Konings :
« Article 13a : Conditions. Pour être disponible, tout nouveau nom scientifique publié après 1930 doit satisfaire aux dispositions de l'article 11 [orthographe correcte], et doit être accompagné d'une description ou définition qui stipule explicitement [et non pas en les déduisant du texte] les caractères présentés pour différencier le taxon ».
Commentaires: le vrai article 13a de 1964 (l'article 3a de 1965 ne diffère d'ailleurs pas dans son essence) stipule : « Article 13. Noms publiés après 1930.
(a) Noms en général. Un nom publié après 1930 doit satisfaire aux dispositions de l'article 11 et également être, soit
(i) accompagné d'un énoncé destiné à exposer les caractères différenciant le taxon; soit
(ii) accompagné d'une référence bibliographique précise à un tel énoncé; soit
(iii) expressément proposé pour remplacer un nom utilisable existant »
Le texte original diffère de la prétendue citation. Si le nom publié peut n'être accompagné que ("soit") d'une référence bibliographique (ii), la parenthèse de Konings : "et non pas en les déduisant du texte" n'est pas à sa place, et de tels procédés ne sont pas scientifiquement admissibles.
(4) « Nous sommes certains que les auteurs connaissaient cette description (de Tropheops Trewavas) et auraient dû différencier également leur Maylandia de Tropheops ». Commentaires : cette critique montre une méconnaissance des fondements de la Nomenclature, La description de Maylandia étant contemporaine de celle de Tropheops (même revue, même numéro), les deux taxa sont « nés » en même temps et n'ont acquis leur disponibilité que le jour de leur parution. Même s'il était conforme à l'éthique de dévoiler le travail d'un collègue (au risque de lui voler la priorité si par malheur la revue avait dû surseoir à sa parution), on ne peut comparer quelque chose avec rien. Le problème n'est ici pas nomenclatorial, mais systématique. Une comparaison était certes envisageable, sous la: forme « Miss Trewavas nous a aimablement communiqué les données d'un nouveau taxon en cours d'étude (l'éditeur citera ici au dernier moment la référence), qui diffère de Maylandia n.sg. par les caractères suivants... » Mais le Code ne réclame qu'une diagnose, pas une diagnose différentielle.
(5) "Le second argument de Condé et Géry concerne les « descriptions combinées » ».
Commentaires: Condé & Géry (1999) font, par une erreur regrettable, allusion au paragraphe 13c inclus dans la troisième édition du Code, sous la forme « Il (Maylandia) est caractérisé non seulement par son espèce-type (ce qui serait suffisant d'après l'article 13c), mais par une description de caractères génériques »..., sans mentionner les mots descriptions combinées. Cette incidente, émise en passant, n'était pas considérée comme un « second argument », comme le contexte le montre nettement. La discussion qui suit, qui s'applique à du vide, contient aussi une erreur en ce qui concerne le sous-genre, qui fait partie du groupe-genre : il n'a rien de spécial par rapport au genre et obéit aux mêmes règles nomenclatoriales.
(6) La conclusion de cette discussion : « C'est pourquoi l'argument de Condé et Géry selon lequel l'article 13c (description combinée) seul est suffisant pour valider le nom Maylandia est erroné » résulte d'une lecture approximative. En français, le conditionnel change tout et, si cela avait constitué notre « second argument », nous aurions écrit « est » au lieu de « serait » et nous n'aurions pas mis la phrase entre parenthèses. C'est donc une mauvaise interprétation qui a provoqué la phrase suivante : « J'espère que vos comprenez maintenant que ce n'est ni Stauffer et al., ni moi, mais que ce sont les règles du Code qui ont décidé que Maylandia était un nomen nudum et donc invalide. »
La mauvaise foi est peut-être plus évidente avec l'autre assertion : « L'un de leurs arguments affirme que le(s) caractère(s) qui différencie (sic) Maylandia est que Maylandia possède des barres verticales ». Cette phrase est inventée de toutes pièces. Nous nous étions bornés à citer la denture et le patron de coloration comme étant les caractères utilisés par Meyer & Foerster (1984) pour différencier l'espèce-type de Maylandia de l'espèce type du sous-genre nominotypical.
(7) « Au départ le problème de Maylandia n'a pas été remarqué, probablement parce que le nom lui-même fut assez rarement utilisé, de sorte que sa description n'attira que faiblement l'attention ». Commentaire : la technique est parfaitement au point. On décide qu'il y a un problème et qu'il n'a pas été remarqué. Konings ignore manifestement comment fonctionne la recherche, où la connaissance d'un fait nouveau est répertoriée par l'ensemble des spécialistes et soumise au filtre de leurs critiques. Cela commence par 1e referee (l'arbitre) qui n'autorise une publication que si elle est conforme aux règles générales de la discipline et aux règles particulières de la revue. Malgré ses défauts (entre autres le copinage), cette méthode garantit une certaine rigueur scientifique. Dans le cas présent, l'arbitre était Miss Trewavas, et on ne pouvait trouver (rêver) d'expert plus qualifié. Si elle avait eu le moindre doute, cette spécialiste des mbunas aurait suggéré les modifications nécessaires pour que l'article soit conforme au Code (la nécessité de ce sous-genre étant un problème indépendant, d'ordre systématique, sous la responsabilité des auteurs). Après la publication, le taxon a bien sûr été remarqué, puisque accepté comme valide dans le Catalog of Fishes de Eschmeyer, l'ouvrage de référence des ichtyologues, puis dans le CLOFFA, l'ouvrage de référence des ichtyologues africanistes, comme synonyme de Pseudotropheus, donc un nom disponible et non pas "nu". Là encore, ces deux références sont insurpassables. Que le nom n'ait eu que peu de succès auprès des amateurs cichlidophiles n'est d'aucun intérêt nomenclatorial.
Pour résumer, cette série d'arguments incohérents ou, au mieux, d'interprétations biaisées du Code, ne parvient pas à démontrer la non-disponibilité de Maylandia Meyer & Foerster, 1984, un sous-genre de Cichlidés Mbuna du Lac Malawi dont l'espèce-type, par désignation originelle, est Pseudotropheus greshakei Meyer & Foerster, 1984, dont la description extrêmement détaillée précède immédiatement la création du nouveau sous-genre. Le nom satisfait aux conditions de l'article 11 du Code, publié après 1930 (mais avant 1985), appliquant les principes de la Nomenclature binominale, latinisé et traité comme un substantif au nominatif singulier, et aux conditions de l'article 15 en étant accompagné de la fixation précise d'une espèce-type sous une forme non anonyme et non conditionnelle, et d'un énoncé exposant les caractères du taxon, qui « diffère en plusieurs points de l'espèce-type de Pseudotropheus, P. williamsi. Chez cette espèce les dents des mâchoires sont disposées régulièrement en bandes incurvées, les dents internes sont tricuspides, les dents pharyngiennes peu serrées et relativement grosses, et le patron mélanique du corps consiste en rangées longitudinales de taches ou de lignes brisées, au lieu de barres verticales. Quelques autres espèces de Pseudotropheus s.lat. ressemblent à P. greshakei et diffèrent de P.williamsi par les rangées internes de dents moins régulières et, au moins chez le5 adultes, comprenant beaucoup d'unicuspides les dents pharyngiennes fines et très serrées postérieurement et le patron mélanique du corps formant des barres verticales plus ou moins voyantes... »(la phrase contredisant Konings qui affirme « il n'y a aucune phrase qui expose textuellement la différence entre Maylandia et le sous-genre Pseudotropheus", est soulignée par moi).
Cette description obéit aux exigences du Code et énumère les caractères discriminants des espèces-types du sous-genre nominotypical Pseudotropheus et du nouveau sous-genre Maylandia, dans cet ordre. Elle est parfaitement claire pour un francophone (rappelons que le Code est édité en français et en anglais), même connaissant approximativement notre langue, à condition que le Code lui soit relativement familier, et qu'il sache par exemple qu'un taxon du groupe-genre n'est « objectivement défini que par référence à son espèce-type » (article 42 b, 2e édition). Les deux sous-genres sont bien nommément désignés et bien décrits, et il n'y a aucune équivoque dans leurs différences; mais il faut un petit instant de réflexion pour se rappeler qui est qui, notamment en raison du terme "ressemblent" (à P.greshakei) qu’il aurait peut-être mieux valu traduire par "affines". De toute façon, il ne faut pas oublier que greshakei est désigné comme espèce-type et qu'il vient d'être décrit en détails comme espèce nouvelle : il n'y a donc d'ambiguïté que pour qui est de mauvaise foi .
J'aimerais terminer par quelques mots sur la notion d'expertise qui, dans les milieux aquariophiles, alimente les discussions. Quelques amateurs à l'ego particulièrement développé s'imaginent en toute bonne foi pouvoir remplacer des professionnels dont ils mettent souvent en doute la compétence (d'autant que le nombre de ces professionnels s'amenuise faute de crédits et, peut-être, d'intérêt pour une recherche dite « dépassée », et qu'il faudra bien les remplacer par des amateurs vu le nombre d'espèces nouvelles à décrire). Konings avance « qu'un bon ichtyologue n'est pas automatiquement un bon nomenclateur ». En réalité, de nos jours, la science (ici la systématique zoologique) et la technique (ici la nomenclature zoologique) sont liées et, bon ou mauvais, un chercheur en ichtyologie systématique est à la fois un systématicien qui s’intéresse à la phylogénie du groupe qu'il étudie, un taxonomiste qui classe les genres et les espèces et un nomenclateur qui doit connaître le Code et s'y référer à la moindre occasion. J'ai d'ailleurs peine à concevoir E. Trewavas, la référence mondiale en cichlidés africains avec Poll et Greenwood (tous trois non remplacés dans ce rôle à ce jour); le Directeur de la RFA B. Condé, fondateur de ce que furent un temps le plus bel aquarium public européen et la revue scientifique parmi les plus luxueuses du monde, ancien Président de la Société zoologique de France et de la Fédération des Aquariophiles de France; W.N. Eschmeyer, l'initiateur de la plus importante base de données sur les Poissons et curateur d'une des plus importantes collections ichtyologigues à la Calacad; et les ëditeurs du CLOFFA 4 consacré aux cichlidés, J. Daget, J.-P. Gosse, G.G. Teugels et D.F,E. Thys van den Audenaerde, comme des scientifiques de niveau médiocre, eux qui sont unanimement considérés comme figurant parmi les meilleurs de leur temps. Konings ironise aussi sur qui décide si un nom est valide, et répond lui-même avec pertinence : « les règles du code ». Encore faudrait-il ne pas les inventer, et ne pas envisager un problème scientifique tel qu'il s'en pose tous les jours aux zoologistes, comme une affaire personnelle (« Meyer & Foerster ont gâché leur publication et nous leur accordons une faveur en essayant de sauver le nom qu'ils ont proposé »). De tels propos (d'autant que la prétendue faveur en forme de sauvetage consiste à enfoncer sous l'eau la tête de la victime !) relèvent d'un comportement qui pourrait passer pour certains comme arrogant et présomptueux. C'est un domaine où la Science n'a heureusement rien à faire. D'autant que les amateurs n'ont pas besoin d'un nom de sous-genre, une catégorie démodée en raison du succès du cladisme, et disposent du nom pratique de « complexe zebra » défini par Stauffer & al. (1997).
REFERENCES
CONDE, B. & J.GERY. 1999. Maylandia Meyer et Foerster, 1984,un nom générique disponible (Teleostei, Perciformes, Cichlidae). Revue française d’Aquariologie, 26 (1999), 1-2 :21-22
KONINGS, A, Maylandia ou Metriaclima…encore. Revue Française des Cichlidophiles N°250, juin 2005 : 7-13
MEYER, M.F. & FOERSTER, 1984, Un nouveau Pseudotropheus du lac Malawi avec des remarques sur le complexe Pseudotropheus-Melanochromis (Pisces, Perciformes,Cichlidae). Revue française d’Aquariologie, 10 (1983) 4, 20 mars 1984 : 107-112
Sauffer, J.R. Jr, N.J..BOWERS, K.A.KELLOGG & K.R.McKAYE, 1997. A revision of the blue-black "Pseudotropheus zebra" (Teleostei : Cichlidae) complex from Lake Malawi, Africa, with a description of a new genus and ten new species. Proceedings of the Acadamy of the Natural Sciences of Philadelohia. 31 octobre., Vol. 188 : 189-230

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Perso moi je ferais pas car j'ai déjà essayé au début mais c'était pas top ils ont besoin de plus d'espace à la limite je pense que tu peux partir du de l'estherae Chiofu je crois que c'est plus petit attend ce que disent les autres tu aura plus de renseignements je pense
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c'est maintenant le plus dur, il va falloir patienter, mais ça va vite...pour moi j'attends aussi 2 estherae ob,1 estherae bleue et 1 maison reef 
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je suis aussi en attente car j ai une femelle williamsi qui est en incubation et c est sa premiere incubation, mais ce sont des poissons qui ont tres bien grossis dans mon bac car ils sont arrivés cet hiver et ils etaient encore petits je vais essayer de vous mettre une ou deux photos ce ceux la mais je vous garantie rien ! car ca fonctionne tres fort dans le bac le williamsi 
